Samedi 24 juin, en seizièmes de finale des Jeux européens, à Cracovie, la Normande et l’Occitan ont passé l’obstacle contrairement à Delphine Mancini, Mathieu Bauderlique et Soheb Bouafia.
« Delphine Mancini a tenté crânement sa chance »
Delphine Mancini (-54 kg) n’est pas passée loin de la victoire devant la Polonaise Sandra Drabik. « Dans le premier round, il lui avait été demandé d’être patiente pour contre-attaquer. Celui-ci a d’ailleurs été assez équilibré même si la Polonaise a inscrit quelques touches un tout petit peu plus nettes, commente Stéphane Cottalorda, entraîneur national en charge de la filière féminine. Dans le deuxième, Delphine s’est donc davantage engagée, en étant plus offensive alors que son adversaire a eu tendance à accrocher. Malgré cela, nous avons été donné perdants. Enfin, dans la troisième reprise, Delphine a poursuivi son pressing et en a remporté le gain sur le fil. » De quoi nourrir quelques frustrations : « La Polonaise n’a pas vraiment donné l’impression d’en avoir fait plus, estime Stéphane Cottalorda. Peut-être a-t-elle été un peu plus précise. Delphine aurait dû défendre en séries, en commençant par le bras arrière et un peu moins attaquer en ligne droite. Au final, le verdict n’est pas contestable. C’est une déception au regard du résultat mais pas du contenu de ce qu’elle a produit dans la mesure où elle a tenté crânement sa chance. »
« Amina Zidani a fait ce qu’il fallait »
Quant à Amina Zidani (-57 kg), même si elle s’est logiquement montrée un tantinet crispée dans les premiers instants du match, avec à la clef, un léger manque de fluidité, elle s’est ensuite aisément adjugé le premier opus de son duel face à la Suisse Ana Milisic. Ensuite, elle a déroulé, « en boxant davantage en contre-attaques et en séries pour déborder l’Helvète par sa vitesse et sa vista. Idem quand il s’est agi d’être un peu statistique en répliquant avec efficacité aux actions adverses, analyse Stéphane Cottalorda. Elle a fait ce qu’il fallait pour l’emporter. C’est une bonne entrée en matière et une prestation suffisante pour un premier tour. Amina n’avait pas forcément besoin de se rassurer car elle connaît son niveau, lequel augmentera en fonction de l’opposition. »
« Soheb Bouafia est capable de mieux »
Vaincu par l’Espagnol Emmanuel Reyes, un rival qu’il connaît bien pour l’avoir plusieurs affronté, Soheb Bouafia (-92 kg) n’est pas passé loin. « Les deux premiers rounds étaient assez équilibrés mais au lieu de travailler à mi-distance, Soheb était trop près et quasiment toujours en corps à corps, de surcroît sans se protéger avec son bras arrière, regrette Malik Bouziane, entraîneur national en charge de la filière masculine. Non seulement ses coups étaient moins lisibles et c’était l’Espagnol qui finissait les actions. De surcroît, Soheb a démarré vite, si bien que la fatigue s’est fait ressentir sur la fin. Je suis un peu déçu car il est capable de mieux d’autant qu’à mes yeux, Emmanuel Reyes est quelque peu sur le déclin. Il y a avait la place pour passer car Soheb est désormais assez expérimenté à ce niveau. »
« Le naturel Mathieu Bauderlique a repris le dessus »
Mathieu Bauderlique (-80 kg) a connu le même sort des poings de l’Anglais Taylor Bevan, « à la fois technique et très mobile, qui lui a posé des difficultés, avoue le DTN, Mehdi Nichane. Non seulement, Mathieu a eu des soucis de cadrage mais le naturel a repris le dessus avec une recherche systématique de la mi-distance en délivrant, certes, des coups puissants et efficaces mais toujours sur le même rythme, ce qui les rendaient très lisibles par le Britannique, lequel n’a donc pas été surpris. Sans compter une certaine perméabilité défensive. La frustration de Mathieu l’a fait quelque peu s’emballer, le tout en étant moins bien organisé. L’Anglais en a profité. C’est une déception même si Mathieu n’avait pas reboxé en amateurs depuis un certain temps et que sa préparation avait été tronquée par des blessures qui l’avaient empêché de prendre part aux tournois de Bulgarie et de Belgrade. »
« Billal Bennama a tiré les leçons de sa défaite en finale des Mondiaux »
Enfin, devant le Géorgien, Sakhil Alakhverdovi, vice-champion du monde en -48 kg, Billal Bennama (-51 kg) a fait ce qu’il avait à faire. « Il a bien géré en attaquant avec son bras avant mais sans se jeter et, ensuite, en touchant nettement avec son bras arrière. Il ne tombait pas sur ses coups et ne restait pas dans l’axe. Il a été productif et le plus souvent le premier en action. En somme, Billal a tiré les leçons de sa défaite en finale des derniers Mondiaux. C’est de bon augure pour la suite », se félicite Malik Bouziane.