Billal Bennama déjà grand

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Plus jeune champion de France de la cuvée 2017 et seul vainqueur avant la limite, en -49 kg, aux dépens de Jean-François Savarino, lors des finales des CFA qui se sont déroulées à Toulouse : le fils de Mohamed Bennama fait déjà l’unanimité.
 
 
C’était l’été dernier. La France avait l’assurance d’avoir un pugiliste en lice dans chacune des catégories masculines au programme olympique sauf en -49 kg. Le staff avait attendu l’ultime tournoi (TQO) pour aligner Billal Bennama qui, comme le chante Dalida, venait d’avoir dix-huit ans. Réglementairement, il devait en effet être majeur pour être autorisé à participer à un tel rendez-vous. A Bakou, en Azerbaïdjan, le gamin avait impressionné son monde en atteignant les huitièmes de finales, stade auquel il s’était incliné (3-0) contre le Mexicain Joselito Velazquez Altamirano, tête de série numéro deux et qui avait, à cette occasion, décroché le précieux sésame pour Rio. Mais le pointage (29-28, 29-28 et 30-27) attestait de la qualité de la prestation du Français.
 
« J’espère me qualifier pour les Jeux »
 
Ce n’était que partie remise car, à présent, le Garonnais regarde fixement vers le Japon. L’objectif, ce sont en effet les JO de Tokyo en 2020 : « C’est un rêve depuis que j’ai intégré l’équipe de France. Je n’envisage pas de passer pro dans les trois prochaines années. Je vais rester amateur d’autant que j’ai la boxe pour. J’espère me qualifier pour les Jeux. Mais, d’ici là, il y aura des échéances et je vis au jour le jour. Il ne faut pas précipiter les choses ». A cours terme, le prochain objectif est d’être sélectionné pour les prochains champions d’Europe des moins de 22 ans et d’atteindre les quarts de finale afin de valider du même coup un billet pour les Mondiaux. En -49 kg, ce qui est sûrement le combat le plus dur. Heureusement, sur la balance, la souffrance ne devrait plus durer que quelques mois. La délivrance viendra la saison prochaine puisque le Blagnacais montera alors en -52 kg. Et c’en sera fini des régimes et des jours sans manger.
 
 
Pensionnaire depuis bientôt deux ans du pôle France jeunes de Nancy, Billal Bennama est tout à son aise en Lorraine dans la mesure où il y mène à bien son double projet, en l’occurrence l’obtention de son baccalauréat et son apprentissage pugilistique. « Malik Bouziane s’occupe énormément de moi. Il m’a apporté dans tous les domaines, explique-t-il. Je suis un bon technicien. Peut-être parce que ce qui me plaît dans la boxe, c’est justement le noble art. Quand j’étais petit, je regardais les combats de Mohamed Ali. C’était tellement beau à voir… Je me disais que plus tard, j’aimerais bien marquer moi aussi l’histoire de la boxe. En revanche, mon défaut, c’est le cardio. Il faut que je m’améliore dans ce domaine ».
 
« Il est entouré de personnes compétentes »
 
Une analyse que le paternel, Mohamed Bennama, confirme : « Depuis que Billal a débuté ce sport, on met l’accent sur l’aspect technico-tactique. Il a des qualités mais il faut qu’il continue à travailler. Il garde les pieds sur terre et il bosse comme il le fait depuis des années. Il y a des gens autour de lui qui sont là pour ça, en particulier au pôle de Nancy où, avec Malik Bouziane, Abdelkader Bouhenia et Mahyar Monshipour, il fait du très bon travail. Il n’y a pas de secret : s’il est arrivé à niveau-là, c’est qu’il est entouré de personnes compétentes ».
 
 
Néanmoins, celui qui a initié sa progéniture aux subtilités du ring dès l’âge de quatre ans, sait pertinemment que rien n’est encore fait : « La route est longue. Billal a notamment du mal à passer le cap des quarts de finale dans les grandes compétitions internationales. Il a des problèmes pour travailler de prêt. Il doit arriver à rester plus au contact de l’adversaire pour faire la différence. Je pense qu’il est peut-être encore un peu craintif. Or, parfois, pour aller chercher une médaille, il faut aller à la guerre. Et puis il lui faut désormais inclure la dimension physique dans sa boxe afin de pouvoir travailler plus longtemps aussi bien en étant offensif qu’en contrant ». Reste que lorsqu’on l’accule dans les cordes, le père lâche avec un timide sourire : « Je suis très fier de lui. C’est magnifique ». Il n’en dira pas plus. Mais, pour ce grand pudique, c’est déjà beaucoup.
 
Par Alexandre Terrini
 
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert
 
Crédits images : Patrick Urvoy

 

 

 

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