Georges Ory : « Si j’avais perdu, j’aurais arrêté la boxe »

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Le 4 décembre, devant son public, l’Angevin (14 v, 1 n, 3 d) s’est emparé du titre WBA international et de celui IBO international des super-mouches en dominant aux points, à l’unanimité des juges, le Péruvien Juan Hinostroza (10 v, 2 n, 10 d). L’heure de la renaissance a sonné.

Qu’éprouvez-vous au lendemain de cette victoire probante ?

Je ressens de la fierté mais je suis surtout très content du travail accompli. J’ai remis les pendules à l’heure. J’avais peur de la défaite car si j’avais perdu, j’aurais arrêté la boxe. En effet, je veux respecter ma carrière et ne pas en gâcher la fin. J’ai gagné la Coupe de la Ligue, j’ai été champion France, de l’Union européenne et d’Europe. Ce que j’ai fait n’est pas anodin et, sans prétention, tout le monde n’aurait pas pu le faire. Nous savions que Juan Hinostroza est rugueux. Comme tous les Sud-Américains, c’est un guerrier. J’ai construit mon combat progressivement car cela faisait deux ans que je n’en avais pas disputé un avec un tel enjeu. J’ai mis deux à trois rounds pour entrer dans le vif du sujet. Une fois que cela été le cas, c’était beaucoup mieux. Dans un premier temps, j’ai analysé la boxe de mon adversaire, remisé et contré. Puis, j’ai vraiment imposé mon cardio et mon rythme d’autant que j’étais plus rapide de bras et précis que lui. Je le touchais nettement derrière ses actions.

Vous êtes descendu en super-mouches…

Comme j’ai changé de catégorie, j’étais dans le flou mais cela s’est bien passé. C’est cette échéance que m’a proposée mon promoteur, Gérard Teysseron, qui m’a fait descendre en super-mouches. Cela n’a pas été dur de faire la limite. Il a simplement fallu gérer mon poids mais je n’étais pas dans la privation. Je savais que c’était possible. C’est une catégorie dans laquelle je voulais déjà boxer même si elle n’est pas reconnue en France ni en Europe. Au final, je pense que c’est ma catégorie de prédilection car c’est là que le compromis vitesse-puissance m’est le plus favorable. Je m’y sens très bien. Contre le Péruvien, j’ai boxé de manière très fluide. J’ai largement progressé depuis deux ans. Avec mon préparateur physique, j’ai notamment beaucoup travaillé la puissance. Pour ce qui est de la vitesse et de la précision, j’ai également trouvé que c’était très bien. Mon bras avant touche nettement plus, ce qui me permet de mieux construire mes actions.

« Je n’ai pas su remonter la pente comme il aurait fallu »

Même s’il y a, bien sûr, eu la crise sanitaire, pourquoi n’avez-vous pas boxé pendant quatorze mois, depuis votre défaite en championnat d’Europe, contre Karim Guerfi, le 23 novembre 2019 ?

Parce qu’après cette défaite, j’ai fait une dépression. J’avais placé beaucoup d’espoirs dans ce combat qui était, en quelque sorte, la dernière échéance dans la mesure où je rêvais de disputer, ensuite, un championnat du monde. Karim Guerfi est un très bon boxeur et un très grand champion mais, pour moi, ce n’était pas insurmontable. Plus que la décision, il y a eu le fait que j’ai été ouvert par deux chocs de tête. Puis, il y a eu la Covid-19 et un changement de club. Il a fallu me relever de tout cela. Je n’ai pas su remonter la pente comme il aurait fallu. J’ai arrêté de m’entraîner pendant treize mois. A un moment, j’ai même envisagé d’arrêter à la boxe. J’en ai parlé à ma femme. Ma fille était à côté et s’est mise à pleurer en me disant que j’avais toujours voulu faire un championnat du monde. Le lendemain, j’étais à la salle et depuis, je n’ai plus levé le pied à l’entraînement. Cela a été une véritable épreuve de devoir me relever et je pense en être sorti beaucoup plus fort.

Comment envisagez-vous l’avenir ?

Le but, c’est d’être champion du monde. Pour l’instant, il n’y a rien de planifié. J’étudierai toutes les propositions avec mon promoteur mais je pense vraiment me tourner vers les super-mouches. Par exemple, je ne pense pas que je disputerai de nouveau un championnat d’Europe en coqs. Par ailleurs, j’ai la chance d’être très bien entouré par toute une équipe autour de moi que j’ai constituée et regroupée au sein de l’association que j’ai créée. Elle s’appelle TGO pour Team Georges Ory. Elle est composée des membres de mon staff technique et d’entrepreneurs qui me soutiennent. Je les ai rencontrés et sollicités par le bouche à oreille. C’est grâce à tous ces gens que je peux aujourd’hui continuer à m’accomplir sur un ring.

Propos recueillis par Alexandre Terrini

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