Ces filles qui ont choisi de monter sur le ring

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Deux personnalités et deux parcours différents. Dans le cadre des 24h du sport féminin qui ont lieu ce week-end, nous avons décidé de vous faire découvrir les témoignages de Marion Montanari et Leslie Gourlay. Ces deux boxeuses nous font partager leur amour pour ce sport que beaucoup pensent encore réservé aux hommes.

Leslie Gourlay

Marion Montanari

Leslie et Marion ne se connaissent pas, pourtant elles sont animées par la même passion : la boxe. La première a 30 ans et s'est lancée dans l'aventure il y a quelques années seulement. "Je suis arrivée à Paris il y a quatre ans et je cherchais un sport qui me permettrait de bien me défouler après le boulot. J'ai toujours été très sportive mais sans avoir un réel niveau et une réelle passion pour un sport en particulier. Puis j'ai découvert la boxe française (pieds et poings), un ami m'avait dit que ça me correspondrait bien alors j'ai essayé, j'ai tout de suite accroché", nous explique Leslie Gourlay. Pour Marion Montanari, 29 ans, le déclic est arrivé un peu plus tôt. "J'ai commencé à l'âge de 19 ans car on proposait ce sport à la fac. J'ai tout de suite adoré et j'ai développé des aptitudes pour ce sport. ​J'étais déjà sportive et compétitrice depuis mon plus jeune âge, notamment en tennis, athlétisme et gymnastique. C'est la pratique préalable de ces sports qui m'ont permis d'être rapidement performante en savate. Je n'ai pratiqué la savate en club que 4 ans plus tard, à 23 ans, et j'ai commencé le combat. En boxe française on peut faire de l'assaut (points comptabilisés à la touche), ou du combat (puissance, efficacité)".

Elles mènent de front activité sportive et carrière professionnelle

Cette dernière décroche rapidement ses premiers titres. Championne du monde en 2011, double championne d'Europe en 2012 et 2014 et même triple championne de France (2011, 2012, 2014) elle a choisi de ne pas s'arrêter là et s'est également mise au kick boxing, au K1 au full contact et à la boxe anglaise. "​Je m'entraîne tous les jours, à raison de 2h par jour, sauf le week end où je ne fais qu'un footing sauf en grosse période de préparation où je m'entraîne plus [...] Je suis professeur des écoles en classe de CM2, j'ai donc des horaires qui me permettent de m'entraîner le soir. Faire les deux en parallèle est assez prenant", précise la jeune femme. De son côté, Leslie qui est animatrice réseau dans une association agricole, a débuté les combats cette année. "​Je fais 4 entraînements par semaine où s'alternent de la préparation physique et de la technique. Il est clair que la boxe française prend une place significative dans ma vie, c'est devenu une réelle passion dont je ne peux me passer".

Un but : le dépassement de soi

"Les personnes extérieures ont souvent une image assez violente de ce sport. C'est vrai qu'on peut trouver ça bizarre d'aller se taper dessus mais c'est la face cachée qu'il faut appréhender, il faut creuser pour découvrir le trésor de ce sport", affirme Leslie. "J'ai découvert des amis géniaux, j'apprends énormément sur moi-même, c'est un vrai dépassement de soi. On gagne, on perd, on tombe et on apprend à se relever, à être plus fort, à se battre contre nos démons intérieurs. On en ressort plus grand, plus humble". Ce "dépassement de soi", on le retrouve aussi dans la bouche de Marion Montanari lorsqu'on lui demande ce qui lui plaît dans la boxe. "C'est un sport très mental, un sport de contact, mais il n'y a pas de violence. J'aime porter des coups, j'aime surtout le contact des corps". Des propos qui rejoignent un peu ceux de Leslie. "Au cours des entraînements on développe une réelle complicité entre nous car nous sommes tous des partenaires. On doit prendre sur soi, contrôler sa force, trouver des stratégies pour arriver à prendre son adversaire par surprise. Je m’entraîne avec des hommes et femmes qui n'ont pas le même gabarit que moi, on doit s'adapter l'un à l'autre".

"Encore pas mal de personnes pensent que la boxe féminine n'a pas de niveau"

De nos jours, beaucoup de stéréotypes touchent encore les sports de combat. "La boxe anglaise est assez macho, et les filles ne peuvent boxer que récemment", lance Marion. "Au début les entraîneurs ne voulaient pas entraîner des filles mais ils ont vite changé d'avis. Ils disent que les filles travaillent différemment et ont une psychologie propre, beaucoup apprécient énormément les entraîner". Pourtant elle avoue ne pas avoir été elle-même victime de ce genre de clichés depuis qu'elle a commencé. "Je n'ai jamais vraiment ressenti de préjugés car ça a toujours été bien reçu", déclare-t-elle. "Bien sûr encore pas mal de personnes (et des hommes...) pensent que la boxe féminine n'a pas de niveau, mais on démontre de plus en plus le contraire", poursuit Marion. "D'ailleurs je leur propose dans ce cas de venir mettre les gants avec moi pour leur prouver le contraire !" Messieurs, vous êtes prévenus. Autour d'elles, il y a plutôt un sentiment de curiosité lorsqu'elles parlent de leur passion. "Souvent ils ne réalisent que nous portons vraiment les coups que lorsqu'ils voient une vidéo". Mais de la part de ses élèves, c'est d'avantage de la fierté que Marion perçoit. "Ca m'arrive de revenir avec des bleus alors je leur ai expliqué. Ils sont fiers, ils sont contents d'avoir une prof qui fait de la boxe". Et puis il faut dire que ça aide aussi pas mal au niveau autorité !

24h pour le sport féminin, et pourquoi pas toute une année ?

Aujourd'hui ont lieu les 24h du sport féminin qui se déroulent sous l’égide de l'association Femix’Sports, du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA) et du Ministère de la Santé, des Affaires sociales et des Droits des femmes. Pour la deuxième année consécutive, de nombreuses manifestations se tiendront dans tout le pays afin de promouvoir la féminisation du sport. "Une journée importante", selon Leslie, pour "mettre en avant des activités qu'on croit réservées aux hommes". A cette occasion Pascale Boistard, Secrétaire d'Etat aux Droits des femmes, sera l'invitée de plusieurs médias tout le week-end. "C'est bien que l'on mette ça en avant", conclut Marion Montanari "Si ça peut permettre qu'on en parle. C'est une première pierre à l'édifice. mais ce serait mieux qu'on le fasse tout le temps." Et on est bien d'accord.

Par Aurélia Bécler

Source : Au Féminin.com

 

 

 

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