Cruelle fin de règne pour Arsen Goulamirian

Partager cet article sur 
Retour aux actualités

Le pire scénario que l’on pouvait redouter s’est produit : le Tricolore (27 v, 1 d) a été dépossédé de son titre WBA des lourds-légers par le Mexicain Gilberto Ramirez (46 v, 1 d), vainqueur aux points (118-110, 118-110, 118-110) sans discussion. A trente-six ans, il va lui falloir se relancer rapidement.

L’histoire est impitoyable et quelque part injuste. Non pas que le résultat soit contestable. L’objectivité commande, en effet, d’admettre qu’il vient solder logiquement la teneur des débats en faveur du Latino. Pour autant, il est infiniment dur au regard des quatre années que vient de vivre le natif d’Erevan qui, entre la Covid-19 et les péripéties avec ses promoteurs successifs, a perdu de précieuses saisons alors qu’il était au sommet de ses moyens et de son art. Des circonstances qui l’ont, à l’évidence, laminé de l’intérieur et ont amputé sa carrière.

Toujours est-il que sur le ring du YouTube Theater d’Inglewood, c’est bel et bien le challenger qui abordait le mieux les hostilités dans un style inclassable. En effet, sa panoplie se révélait aussi complète qu’hétéroclite. Ce qui lui permettait tantôt de tenir tête au tenant quand ce dernier s’évertuait à durcir les échanges, tantôt de se montrer à fois collant et fuyant, parfois même insaisissable, tout en assénant des uppercuts et des crochets dans des trous de souris.

Face à cette équation aux multiples paramètres, le Français avait du mal à trouver la solution. En dépit de certaines embellies, comme en fin de deuxième reprise, il se révélait moins actif et efficient que son contradicteur. Cherchant à systématiquement travailler en puissance avec ses cross au visage, ce qui est sa marque de fabrique, il peinait à produire des accélérations dévastatrices et à imposer de véritables changements de rythme pour déstabiliser son rival du soir, lequel récitait sa partition avec la constance d’un métronome.

Roublard et gérant parfaitement l’espace du carré magique grâce à des déplacements ciselés, le fausse garde mexicain, extrêmement précis, faisait tout ce qu’il fallait pour faire déjouer Feroz. C’est, au demeurant, lui qui inscrivait le plus de touches en variant intelligemment les cibles et les types de frappes. Dans ces conditions, difficile, voire impossible pour Arsen Goulamirian de se caler et de s’en tenir à un plan de bataille durablement établi. Même s’il donnait son bras avant, il se faisait régulièrement contrer, par exemple dans le sixième où il encaissait une droite de plein fouet qui le voyait quelque peu vaciller. Ce qui ne l’empêchait pas de réagir avec panache dans le huitième avec de belle séries des deux mains derrière la garde de son contradicteur. Néanmoins, ce dernier ne négligeait nullement les moyens de défense et continuait à débiter avec habileté. Les juges ne pouvaient qu’en prendre acte sur leurs bulletins et en faire le premier Mexicain à se parer d’un titre planétaire des lourds-légers.

« Il a gagné, il a été plus performant aujourd’hui, admettait, avec beaucoup d’honnêteté, le champion déchu. Je manque de ring. J’ai pourtant fait de bonnes semaines de sparring mais on ne remplace pas le combat. Gilberto Ramirez est inconfortable. Je ne me l’imaginais pas à ce point-là. Le coach m’avait pourtant prévenu. C’est un serpent. Je n’arrivais pas à le toucher. Il gêne, il passe de partout et vous ne savez pas où le toucher. J’ai eu trop de problèmes avant le combat. Je pense que c’est ça qui m’a perturbé sur le ring. Mais le roi n’est pas mort. Je suis toujours là, je vais revenir fort et, pourquoi pas, pour une revanche. » On le lui souhaite tant il le mérite.

Découvrez aussi
crossmenu
linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram