Élie Konki le magnifique

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A l’issue d’un duel qui s’est résumé à une opposition de styles, le Français (11 v) a brillamment conservé, le 30 octobre, aux Mureaux, son titre WBA intercontinental des coqs. Et ce, en battant aux points, à l’unanimité des juges (98-92, 98-92, 96-94), le dur Nicaraguayen Ricardo Blandon (15 v, 4 d).

Le visiteur n’est pas du genre à faire dans la dentelle. Dès les premiers opus, ses coups délivrés avec la volonté évidente d’en finir prestement par KO claquaient. Rien qui n’impressionnait l’Yvelinois, lequel déployait sa boxe léchée et subtile, toujours bien pensée. Conscient qu’il n’est pas un puncheur, Spider était d’emblée le plus actif et inscrivait les touches qui comptaient. Sa technique aussi complète que flamboyante empêchait le Nicaraguayen de le cadrer et d’imposer sa puissance supérieure. Le Francilien proposait des combinaisons d’école, d’une extrême variété. Mobile, tant en ligne que latéralement, il offrait un spectacle d’une grande qualité.

« Reprends les feintes et martèle-le ! Range bien la tête et ne travaille pas en même temps que lui », lui conseillait son coach, Abadila Hallab. De fait, tout y passait et d’abord de splendides contres avec sa droite, le Nicaraguayen se jetant car frustré de ne pas réussir à cibler le Tricolore. Beaucoup plus limité sur le plan tactique, il ne trouvait pas la solution alors qu’Élie Konki s’en donnait à cœur joie avec ses jabs, ses cross et ses uppercuts. Sa rapidité gestuelle et sa vigilance défensive de chaque instant pour bloquer, esquiver ou accompagner les assauts, lui permettaient d’accepter sciemment le bras de fer dans le cinquième round. Et même là, c’est lui qui s’en sortait à son avantage.

« On va essayer de s’attaquer l’Europe »

Dans les sixième et septième reprises, le sociétaire du BAM L’Héritage donnait l’impression de vouloir quelque peu souffler. Sans cesse sur les jambes, il était légèrement moins actif dans ses répliques. Ce qui faisait dire à son coach que « les rounds, il faut les gagner ». Son élève s’y évertuait et mystifiait, par ses déplacements multidirectionnels, son adversaire qui se ruait et chargeait encore et encore. Ce qui le rendait ponctuellement dangereux et donc imprévisible en particulier quand il lâchait son crochet droit. Le tenant le savait et ne se laissait pas embringuer dans des actions périlleuses car incertaines. Il soignait systématiquement ses sorties pour ne pas s’exposer et concluait sa démonstration par une ultime remise du bras arrière au buzzer pour acter le triomphe de l’intelligence aux dépens de la force.

« On n’a pas voulu mentir au public : on a pris un adversaire de taille. C’est un palier que j’ai passé, commentait le vainqueur au micro de Fight Nation, en s’adressant au public. J’espère que vous serez à mes côtés pour le prochain. On va essayer de s’attaquer l’Europe et on ira chercher n’importe qui. »

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