Victorieux aux points, à l’unanimité des juges, du solide mais limité Hongrois Gabor Gorbics (26 v, 1 n, 20 d), le 2 juillet, à Calvi, à l’occasion de sa rentrée pugilistique, après plus d’un an d’inactivité, le Franco-Camerounais (38 v, 5 d) s’est surtout fait remarquer par la teneur du défi qu’il a lancé à l’ex-membre de la Team Solide.

Des coups gagnants et une guerre des mots. Tel est le résumé de la soirée d’Hassan N’Dam, sur l’Île de Beauté, devant le Magyar qui lui a opposé toute sa vaillance, sa force brute et quelques droites volontaires. Louable mais nettement insuffisant pour l’empêcher d’être cuit à l’étouffée par la vista du natif de Yaoundé, bien plus rapide et complet techniquement, en somme, bien plus doué que le visiteur.

A la clef, une victoire incontestable, studieuse et plutôt encourageante. L’intéressé s’en est félicité au micro de Fight Nation : « Je me suis senti comme un jeune et je me suis fait plaisir. J’ai retrouvé mes sensations. A un moment, j’ai senti que je pouvais abréger le combat en mettant plus de pression car j’étais prêt physiquement mais mon entraîneur m’a demandé de faire des rounds et de développer ma boxe, d’essayer des choses et de mettre en pratique ce que nous avions travaillé. J’ai donné le meilleur de moi-même. Ce soir, la boxe a parlé. La machine s’est mise en route. Maintenant, il ne faut pas s’arrêter. »

« Je suis un Phénix qui renaît de ses cendres. »

Justement, El Fenomeno entend lutter contre les affres du temps et faire taire les sceptiques qui doutent de sa capacité à revenir au plus haut niveau, celui qui l’a vu atteindre le toit du monde. « J’ai envie de fermer la bouche de certaines personnes et de remettre les pendules à l’heure, clame-t-il. En fait, je ne pense pas avoir à prouver quelque chose aux gens. Je leur demande simplement de regarder ce qu’il va se passer. A trente-sept ans, j’ai beaucoup appris et j’ai beaucoup d’expérience. Je suis encore là. On m’a déjà enterré mais je suis un Phénix qui renaît de ses cendres. »

Avec un tableau de marche idéal tout tracé : disputer un ultime championnat du monde puis conquérir deux ceintures qui font défaut à son palmarès, en l’occurrence, celles de champion d’Europe et de France. Mais, d’ici là, l’Ancien entend prouver à la génération montante, et d’abord à Christian M’Billi, que c’est toujours lui le taulier : « Christian a dit qu’il voulait m’affronter, que je suis vieux et qu’il va me donner une bonne leçon. Je pense qu’il n’est pas, aujourd’hui, en situation de battre un boxeur de mon grade. Il a beaucoup de talent mais encore beaucoup de choses à prouver contrairement à moi qui ai déjà tout montré. Aujourd’hui, si je montais sur le ring face à lui, même avec une canne, je lui donnerais une bonne leçon. La trêve est finie. Il faut commencer la guerre Monsieur M’Billi. »

Et Hassan N’Dam de souhaiter que ce duel franco-français au sommet puisse avoir lieu à des conditions sonnantes et trébuchantes qui le satisfassent même s’il a, a-t-il affirmé, revu à la baisse ses prétentions : « J’attends qu’un promoteur ou une chaîne de télévision soient prêts à me donner ce que je veux pour ce combat. Je suis plus que chaud pour boxer M’Billi et faire plaisir aux gens mais pas pour trois francs six sous. Il faut que l’on me respecte à ma juste valeur. »