Ce samedi soir à Hénin-Beaumont, Ibrahim Boukedim (3 v) est devenu champion de France des poids coqs en battant Julien Roeder (7 v, 2 d, 1 n) par décision partagée (97-93, 98-92, 93-97).
Le jeune (23 ans) nordiste, qui a rejoint les rangs professionnels au mois de septembre dernier, a battu des records de précocité en s’adjugeant le titre national huit mois plus tard lors de son 3e combat pro. La performance mérite d’être signalée.
« Tout s’est passé comme nous l’avions prévu », indique le nouveau champion de France. « Le combat a été à mon avantage, c’était mon premier combat en dix rounds mais j’’avais effectué une excellente préparation et je me suis senti bien. Je pense avoir dominé techniquement, c’était un adversaire très vaillant, dur au mal, qui a constamment avancé, on avait mis en place une stratégie pour le mettre en échec et cela a fonctionné. J’ai boxé en contre-attaques et à d’autres moments, je me suis posé un peu plus sur les appuis pour être plus efficace. Je pense avoir réussi tout ce que j’ai entrepris et sincèrement, j’étais tellement bien physiquement que je n’ai pas eu à m’économiser. Je suis satisfait de ma prestation, j’ai gagné deux titres en juniors et un en seniors et maintenant me voilà champion de France professionnel, c’est une grande fierté d’avoir remporté cette ceinture », commente Ibrahim Boukedim. L’élève de Mohamed Nichane, qui exerce une activité de coaching à Dubaï, ne se projette pas encore sur la suite de sa carrière même s’il confie qu’il aimerait défendre sa ceinture une à deux fois avant de viser plus haut. « On verra avec mes entraineurs mais on ne veut pas de combats gagnés d’avance, on veut progresser et monter par étapes pour se forger un vrai palmarès », conclut le jeune champion.

Du côté du perdant, le fair play est de mise même si Julien Roeder confesse être un peu déçu par le résultat suite à ce qu’il qualifie de « bonne prestation » de sa part.
« J’ai répondu présent, au vu de son expérience du haut niveau amateur, je pensais que ce serait plus compliqué, pourtant je l’ai fait reculer pratiquement pendant dix rounds. Je savais qu’il était technique et on avait prévu d’avancer pour le gêner. Je ne suis pas satisfait par le résultat mais je retiens le positif. Je me suis bien senti, je remontais bien les mains et je n’ai jamais été en danger. J’ai constaté que je pouvais rivaliser avec un boxeur de la valeur d’Ibrahim Boukedim, j’ai encore appris avec ce combat. Beaucoup de gens sont venus me féliciter après le combat, cela fait plaisir. Même si je n’ai pas décroché la ceinture, je suis fier de moi », commente Julien Roeder. L’ex champion de France des poids mouche avait mis sa carrière entre parenthèses pendant près de quatre ans. Il rencontrait quelques difficultés à concilier les déplacements que son métier de couvreur lui imposait avec les exigences que requièrent l’activité de boxeur professionnel. Au prix d’un gros travail, il est revenu à son meilleur niveau, au point d’être regonflé à bloc pour réussir une seconde partie de carrière florissante.