L’ex-championne de France des légères (6 v), qui disputera, ce samedi, en Pologne, un championnat d’Europe face à Oleksandra Sidorenko (6 v), gagne à être connue. Confessions au pied du ring.
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« Comment avez-vous commencé la boxe ?
- J’ai commencé par les arts martiaux car, à l’origine, je suis karatéka. Par la suite, quand les diplômes d’enseignement de sports de combat sont sortis, j’ai décidé de m’orienter vers le pieds-poings. De fil en aiguille, j’ai voulu améliorer mon anglaise et je suis allé à La Montluçonnaise vers 17 ans. Cela m’a plu et j’ai continué. Je n’avais pas assez de combats en amateurs pour prétendre intégrer l’équipe de France. Je suis passé professionnelle assez tard, en 2015, à 31 ans, car j’avais beaucoup de travail et il m’était impossible de m’impliquer suffisamment dans les deux domaines.
- Vous avez la réputation d’être une bagarreuse sur un ring…
- On a tendance à dire que je suis un bulldozer qui ne fait que taper mais ce que l’on oublie, c’est qu’avant de devenir un bulldozer, il faut beaucoup travailler la technique et le cardio. C’est un travail de longue haleine. On ne va pas comme ça au combat si l’on ne possède pas une certaine palette technique. Sachant que mon entraîneur, Michel Guerreiro, est très perfectionniste à ce niveau-là, ce qui me contraint à évoluer. Ma force, c’est mon mental. Je vais vraiment au bout de moi-même pour aller chercher la victoire. Même quand le combat est difficile, que les rounds se succèdent, j’arrive à être supérieure à mon adversaire. Pourtant, je n’ai pas affronté des chèvres. En revanche, j’ai tendance à un peu trop me précipiter. Parfois, il faudrait que je sois plus patiente afin de trouver le meilleur moment de toucher et de marquer des points nets et précis. C’est quelque chose que je travaille à la salle et je pense que ce défaut va s’estomper.
- Quelle est le secret de votre réussite avec Michel Guerreiro ?
- Le travail, la volonté de gagner et ce lien entraîneur-élève que nous avons créé depuis longtemps et qui perdure. Outre la sympathie et l’amitié que nous nous portons, nous sommes tous les deux très professionnels dans notre manière de faire et à l’écoute l’un de l’autre. Cela facilite les choses. Et puis je lui ramène des titres. Il est donc logique que tout se passe bien (sourire).
« Disputer un championnat du monde n’est pas impossible »
- Vous aviez comme challenger nationale Marion Montanari mais vous avez abandonné votre ceinture de championne de France…
- Oui. Je l’ai déjà battue deux fois et la rencontrer une troisième fois ne m’aurait rien apporté. Il était temps d’évoluer. Je vais donc disputer un championnat d’Europe face à une boxeuse expérimentée, la Polonaise d’origine ukrainienne, Oleksandra Sidorenko, qui a été membre de l’équipe nationale. C’est une styliste qui est plus grande que moi. Elle est très mobile car elle mise beaucoup sur les déplacements. Par ailleurs, elle travaille très vite avec son bras avant. A moi d’être capable de rentrer sur elle sans me faire toucher. C’est un style d’adversaire que j’aime bien. Une fois que l’on a ce genre d’opportunité, on en se pose plus la question de savoir si l’on a le niveau européen ou pas. On se lance et l’on s’efforce d’être meilleur dans tous les domaines. Ce qui implique de mettre l’accent aussi bien sur le cardio, pour tenir le rythme des dix rounds, que sur la technique afin de trouver les solutions en cas de difficulté ou encore, sur la musculation pour gagner en puissance mais aussi en rapidité.
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- Ce championnat d’Europe est-il, à vos yeux, une étape avant une opportunité mondiale ?
- Je prends les choses pas à pas. Là, c’est un championnat d’Europe et je ne pense qu’à ça. Je me focalise sur cet objectif. Disputer un championnat du monde n’est pas impossible. C’est une ambition mais je ne veux pas mettre la charrue avant les bœufs.
- Avez-vous un emploi parallèlement ?
- Oui, je suis obligé de travailler car mes bourses en combat ne suffisent pas. Je donne donc des cours de boxe à des femmes, près de Montpellier, où j’interviens au sein de plusieurs associations ».
Propos recueillis par Alexandre Terrini
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert