Le tenant (12 v) de la ceinture nationale des légers a conservé, pour la première fois, son bien, le 18 juin, à Béziers, en dominant, aux points, à l’unanimité des juges (100-90, 100-90, 98-91), le très valeureux Sylvain Chapelle (17 v, 2 n, 28 d).

Comme lorsqu’il avait conquis le titre, le 27 février, aux dépens de Sabri Sediri, battu par KO dès la première reprise, Jaouad Belmehdi attaquait pied au plancher. Sauf que le challenger - qui affronté tous les meilleurs de la catégorie en France, à l’image de Samir Ziani, Marvin Petit, Franck Petitjean, Yvan Mendy, Guillaume Frénois et consorts sans jamais poser un genou à terre - ne se laissait pas impressionner par un tel départ en trombe. Bien protégé derrière sa garde haute, il s’efforçait de bloquer les assauts de son rival et d’en découdre à mi-distance, non seulement pour essayer de toucher le champion mais également pour l’empêcher de déployer en puissance ses longs segments. Il y parvenait par intermittence en avançant et en délivrant des séries autant qu’il le pouvait.

Quand bien même son contradicteur était-il très sûr de ses moyens de défense, c’était bien Jaouad Belmehdi qui creusait lentement mais sûrement l’écart. A la fois parce qu’il se montrait le plus actif et qu’il délivrait les touches les plus nettes, en particulier en martyrisant les flancs et le buste du Montpelliérain. Conscient qu’il lui serait difficile d’abréger les débats, il entamait un travail de sape avec son jab dans l’espoir, ensuite, d’enchaîner même s’il avait le tort de négliger des uppercuts qui eurent été de mise en la circonstance. D’autant que Sylvain Chapelle, toujours aussi vaillant et vigilant pour ne pas s’exposer à des contres dévastateurs, s’engaillardissait et se mettait à combiner lorsque l’occasion se présentait. Mais, si l’intention était bonne, ses coups n’arrivaient forcément à destination.

« Je ne pensais pas que Sylvain allait tenir »

Nonobstant, Jaouad Belmehdi, plus précis et efficace mais aussi un peu plus varié dans ses offensives, gérait son avance sans être inquiété, en misant sur un débit de coups supérieur. Il s’offrait même ponctuellement le luxe d’accélérer de manière assez spectaculaire dans les trois dernières rounds sans avoir raison de l’admirable résistance de son opposant.

De quoi l’emporter sans discussion avant de rendre hommage au vaincu, au micro de Fight Nation : « J’ai été surpris par Sylvain même si tout le monde sait qu’il a une grosse expérience du ring. Je ne pensais pas qu’il allait tenir au vu de tous les coups que j’ai donnés alors que je frappais de toutes mes forces. Ce mec est un roc. Félicitations à lui. C’est un honneur de boxer quelqu’un comme lui. Pour moi, il a toujours été un grand. »

Sylvain Chapelle, lui, faisait preuve de tout autant de panache dans son analyse : « Je ne m’attendais pas à ce que Jaouad parte aussi fort. J’ai été un peu surpris mais je me suis ensuite reconcentré pour faire valoir mon expérience au fil des rounds. Je pensais qu’il allait un peu baisser physiquement. C’est ce qu’il s’est passé. Cependant, je n’ai pas réussi à casser la distance autant que je le désirais. Même si je lui marchais dessus, je n’ai pas été suffisamment efficient au niveau de mes contre-attaques. »