A presque 36 ans, le Saint-Quentinois n’écarte pas la possibilité de remonter sur un ring, en janvier 2016, à Monaco. Seulement après avoir effectué des examens médicaux.
Jérome Thomas, le boxeur amateur français le plus titré et ancien champion de France professionnel des poids coq, est en manque. Il pourrait donc remonter sur un ring, au début de l’année 2016, à Monaco. « C’est actuellement dans les tuyaux, admet-il. Mais il n’y a encore rien de finalisé ». En effet, avant de se lancer dans une nouvelle aventure, à bientôt 36 ans (le 21 janvier), il tient malgré tout à s’entourer de toutes les précautions. « Je dois me soumettre à des examens médicaux poussés, confirme-t-il. Je ne me fais pas trop de soucis pour mon physique. Je suis actuellement à 57 kg. Si je reprends, ce sera dans ma catégorie de prédilection, chez les coq (53,5 kg). Je ne devrais pas rencontrer de grosses difficultés pour être au poids. Je redoute beaucoup plus pour ma tête. Je ne suis pas sûr qu’elle acceptera de prendre de nouveaux coups. Je ne tiens pas à finir mon existence dans un fauteuil roulant ».
Le Saint-Quentinois, premier boxeur avoir apporté un titre de champion du monde amateur à la France, en 2001 à Belfast, défie le temps et paraît toujours aussi motivé pour faire le spectacle. « La boxe c’est comme une sitcom, il faut aimer faire le show, reconnaît-il. A Saint-Quentin j’ai toujours assuré le spectacle. C’est l’aspect le plus plaisant de la discipline ». Et Jérôme Thomas a eu tout le temps de peaufiner ses soirées, lui qui compte plus de 300 combats amateurs, revendique le plus beau palmarès national (médailles d’argent aux JO d’Athènes et de bronze aux JO de Sydney en 2000, champion du monde en 2001 à Belfast et vice-champion du monde à Bangkok en 2003). Sa carrière internationale a pris fin en 2008 aux JO de Pékin.
Il s’oriente alors vers le professionnalisme, dispute quatorze combats, remporte un titre de champion de France, avant de terminer le 28 janvier 2012, à Agadir (Maroc) par un retentissant KO face à Hassan Azaouagh. Depuis, l’éducateur sportif à la ville de Saint-Quentin, s’emploie à garder la forme. « Je cours tous les jours pendant une heure ou 1 h 30, révèle-t-il. Je fais aussi du football avec mes frères à Homblières, mais ça n’accroche pas ». Pour rompre avec la monotonie, il s’est donc mis en tête l’idée d’un « come-back ». Ses dernières réticences tombent durant la première quinzaine d’août, dans un camp de vacances aux Saintes-Maries-de-la-Mer. « J’animais tous les jours un atelier de boxe, raconte-t-il. Des gens m’ont dit que j’avais encore de la vivacité dans les bras et que c’était vraiment dommage d’avoir arrêté ma carrière ». Des encouragements qui n’ont fait qu’activer son projet. « J’envisage de passer mes examens médicaux en décembre et de reboxer en janvier ». Jérôme Thomas n’a plus qu’à aller jusqu’au bout de son rêve. Cyril Thomas, le frère qui a longtemps été son entraîneur, est beaucoup plus circonspect : « Jérôme m’a fait part de ses intentions, mais tant qu’il n’est pas sur le ring... ».
Par Jacky Lamborion
Crédit images : Denis Boulanger / Presse Sports
Source : Le Courrier Picard