Khalil El Hadri tout en maîtrise

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Le 29 juin, à Lagny-sur-Marne, le Tricolore (18 v, 2 d) a livré une prestation probante pour détrôner, aux points (117-111, 117-111, 115-114), le champion d’Europe des super-plumes, l’Espagnol Juanfe Gomez (13 v, 1 n, 1 d). Un succès avec la manière qui atteste de sa maturation.

Le Francilien faisait son entrée vêtu d’un peignoir aux couleurs du PSG, club de foot dont il est un supporter invétéré. Et, dans les tribunes, ses fans s’efforçaient de reconstituer un mini kop en chantant à tue-tête. Dans la carré magique, la confrontation tardait à se décanter, aucun des deux protagonistes ne voulant se découvrir ni commettre d’erreur. Si bien que l’un et l’autre déclenchaient pour l’essentiel à distance, leurs frappes trouvant souvent le vide ou arrivant en bout de course. Veillant à ne pas se jeter et à construire ses attaques, le Français faisait montre, d’emblée, d’une intelligence tactique qui n’allait pas manquer de s’avérer des plus précieuses. Jugulant avec brio son tempérament de feu pour ne pas se découvrir ni s’exposer, il guettait l’ouverture avec son bras avant en guise de tête chercheuse. C’était assurément lui qui, l’essentiel du temps, prenait l’initiative mais, dans un premier temps, l’Espagnol remisait suffisamment pour que les débats demeurent indécis. D’autant qu’aucun des duellistes n’était constamment actif et n’imposait de véritables changements de rythme.

Toutefois, dans la cinquième, ils se décidaient à passer aux choses plus sérieuses. Le fausse patte ibère faisait valoir, par intermittence, toute sa science du ring et d’abord, sa science du placement. La tête bien protégée dans le creux de son épaule, ne restant jamais en face et doté d’une appréciable rapidité gestuelle, il donnait le sentiment de lire les intentions et les offensives du Muriautin. Ce qui lui donnait la possibilité de remiser, que ce soit avec sa gauche en ligne au corps ou en crochets larges au visage. Cependant, il ne le faisait qu’avec parcimonie et pas toujours avec la précision requise. Surtout, l’Yvelinois prenait soin de ne pas négliger les moyens de défense et esquivait fréquemment, tantôt avec le buste, tantôt en effectuant un pas de côté.

Il ne fallait pas s’y tromper : même s’il était d’une grande vigilance, c’était l’élève d’Azziz Hallab qui se révélait, in fine, le plus entreprenant, exploitant chaque occasion de délivrer son jab et plus - en particulier des uppercuts dévastateurs - si affinités. Certes, en découdre en séries n’étais pas chose aisée mais il déroulait impeccablement sa partition qui se résumait à une subtile équation : exploiter les erreurs adverses, ne pas en commettre et être celui qui prenait les commandes du match. Obéissant à son coin qui l’enjoignait de « rester concentré », il y parvenait d’autant mieux que le tenant avait trop tendance à se reposer sur ses lauriers et ne touchait pas suffisamment pour conserver son bien.

Les juges en prenaient acte à l’unanimité et sacraient, sur leurs bulletins, le héros de la soirée, lequel  ne pouvait qu’exprimer sa joie à l’énoncé du verdict : « Je suis très content. Là, je viens de remporter la Champions League. On est à une porte du championnat du monde. »

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