Lorsque deux boxeurs s'affrontent, qu'il s'agisse d'un combat amateur ou professionnel, la règle est qu'ils aient le même équipement. Qui dit équipement dit surtout gants. Nous avons tous suivi les minutes qui précèdent un combat. Les deux pugilistes montent sur le ring, prennent place dans leur coin et écoutent les dernières recommandations de leur professeur. Mais le moment le plus important est celui qui voit chaque boxeur enfiler les gants. Ils doivent être parfaitement identiques et pour ce qui concerne le poids, on emploie une unité anglaise : l'once. L'équivalence de l'once est de 28,4 grammes. C'est-à-dire qu'un gant de huit onces pèse 226 g et de dix onces 284 g. Il y a donc une nécessité à ce que chaque combattant ait des gants de même poids. Aussi bizarre que cela puisse paraître, le gant le plus léger est celui qui a le plus d'impact dans la portée des coups. Plus les gants sont lourds et moins ils sont dangereux et plus ils sont légers et plus ils facilitent le k.-o., selon une étude faite par le docteur Llouquet qui a œuvré au sein de la Fédération française de boxe.
L'idéal serait qu'avant chaque combat, les gants soient directement remis à l'arbitre et ce dans le but de les vérifier et de les garder jusqu'au dernier moment. Cela n'est malheureusement pas toujours le cas. Cela nous amène à évoquer le combat qui a opposé au Cirque d'Hiver à Paris en octobre 1991, l'Américaine Tyrone TRICE à l'Argentin Julio Cesar VASQUEZ. TRICE fut battu par arrêt de l'arbitre au 9e round. Dès le lendemain du combat, TRICE s'est plaint en arguant le fait qu'il avait eu des gants de dix onces contre huit à son adversaire. D'où une enquête qui n'a rien donné car il était vraiment difficile de faire la lumière. D'autant que les frères ACARIES qui organisaient la réunion avaient sous leur coupe le boxeur argentin tandis que TRICE n'appartenait plus à leur écurie. A l'époque, on parla de magouilles, supercherie, affabulation etc. Le malheureux TRICE avait eu le sentiment d‘avoir été volé comme au coin d'un bois. A l'époque, les frères ACARIES régnaient sans partage sur la boxe en France et il n'était pas bon contester leur suprématie. Leur parole était d'Evangile. Tyrone TRICE devait peu à peu disparaitre de l'actualité pugilistique.
Par Lionel Herbet