Le Tricolore (-71 kg) a parfaitement réussi son entrée en matière aux JO en dominant (4-0), en seizième de finale, l’Irlandais Aidan Walsh. Il a, du même coup, mis sur de bons rails l’équipe de France masculine.
« Ce combat n’était pas facile d’autant que le Britannique est très expérimenté, décrypte Malik Bouziane, entraîneur national en charge de la filière masculine. En outre, c’est donc Makan qui ouvrait le bal chez les garçons alors que c’est le plus jeune de nos qualifiés. Il y avait une certaine pression qui pesait sur ses épaules. Et, en fin de compte, il s’en est très bien sorti face à un adversaire compliqué à boxer car très clairvoyant, difficile à cadrer et au style assez fuyant. C’est pour cela que nous avions demandé à Makan de ne pas trop s’engager afin de ne pas s’exposer. Le but était de rester au centre du ring, de provoquer Aidan Walsh et de l’aspirer pour le faire déclencher et remiser derrière, en contre-attaque. »
« Il a réalisé une véritable performance »
Si le Français a perdu sur un score très - trop, penseront certains - large le premier round, il a magnifiquement fait la différence dans le deuxième. « Il a su se montrer percutant mais intelligemment, c’est-à-dire sans se jeter, a apprécié Malik Bouziane. Il a soigné ses préparations d’attaque avec son bras avant pour, ensuite, passer son bras arrière qui faisait mouche. C’est ce qui lui a permis de prendre l’ascendant et… confiance. Il a été organisé et efficace sans confondre vitesse et précipitation. En revanche, il aurait dû moins suivre Aidan Walsh et davantage lui barrer la route. Néanmoins, l’Irlandais, qui avait pris la mesure de la puissance de Makan, a hésité à avancer dans la troisième reprise. »
Que le Charentais s’est fort logiquement adjugée. « Makan a réalisé une véritable performance, résume Malik Bouziane. Il a, de surcroît, su gérer ses émotions et rester concentré. » Des qualités dont il devra faire montre au prochain tour devant le Danois Nikolaï Terteryan, plus dur physiquement que l’Irlandais mais beaucoup plus lisible tactiquement car beaucoup plus académique dans sa façon d’en découdre. Un mal pour un bien.