La Niçoise et le Roubaisien ont décroché leur qualification pour le dernier carré des Mondiaux U23, à Budva, au Monténégro. Au contraire de Mathilda Fragnières et de Mohamed Dahmane Djemmal qui se sont inclinés, avec les honneurs, en quarts de finale de la compétition.
« Djamel Djemmal a boxé comme il sait le faire »
Djamel Djemmal (-63,5 kg) a rapporté la première médaille masculine à la France en venant à bout (3-2) du Polonais Andrzej Konszewicz. « Ce dernier nous a surpris en faisant le choix d’avancer, de surcroît en effectuant des retraits du buste, alors que jusque-là, il avait tendance à reculer, commente Mohamed Taleb, entraîneur national en charge du collectif masculin jeunes. Il appuyait également sur la tête de Djamel qui, après la perte du premier round, s’est ressaisi dans le deuxième en boxant comme il sait le faire, sur les jambes, en désaxant, en délivrant des crochets des deux mains et en reculant pour mieux revenir. En outre, il a arrêté d’entrer dans le jeu du Polonais avant de retomber, par orgueil, dans ses travers et d’être moins vigilant défensivement dans la dernière reprise. » Si bien que le Nordiste a frisé la correctionnelle au pointage. Il n’empêche, assure l’entraîneur national, « il n’a rien à envier aux trois autres demi-finalistes. S’il est bien dans sa tête et qu’il est à la hauteur physiquement, il peut réaliser une belle performance même si être sur le podium est déjà beau. »

« Mohamed Dahmane Djemmal a été trop orgueilleux »
En revanche, Mohamed Dahmane Djemmal (-54 kg) a été arrêté par l’arbitre à quarante secondes de la fin du match, devant le puissant Russe Viacheslav Rogozin, champion d’Europe sortant. « Il a affronté un garçon extrêmement robuste, de surcroît très expérimenté et un véritable rouleau compresseur, explique Mohamed Taleb. Mohamed Dahmane a manqué de maturité et de métier. Le but était de boxes à distance et sur les jambes pour ne jamais rester devant le Russe. Mais il a été trop orgueilleux et n’a pu s’empêcher de vouloir en découdre. Il a eu le tort de durcir les échanges devant un adversaire très costaud, plus fort physiquement et qui ne sait pas reculer. Pourtant, il savait que Viacheslav Rogozin étant plus petit et allait donc avancer. Au lieu d’aller à la bagarre, il aurait fallu que Mohamed Dahmane donne son bras avant pour, ensuite, passer sa droite et immédiatement désaxer. Il avait les moyens de réaliser un plus beau combat. »
« Maloé Teresi a fait preuve de beaucoup de maîtrise »
Chez les féminines, Maloé Teresi (-54 kg) n’a pas manqué l’occasion de ne pas repartir bredouille du tournoi en étrillant (5-0) la Colombienne Liseth Serna Mosquera. « Cette dernière, imposante physiquement, était très offensive et généreuse, analyse l’entraîneur national, Malik Naïm. Il convenait donc de contre-attaquer avec le bras avant ou en uppercuts et de sortir systématiquement de l’axe sans pour autant se retrouver aux quatre coins du ring. C’est ce que Maloé a très bien fait. Elle a su conserver ce schéma durant tout le match sans aller à la bagarre. Elle a régulièrement mis dans le vent la Sud-Américaine. Elle a fait preuve de beaucoup de maîtrise et a les qualités pour aller au bout, ce qui est l’objectif. »
« Mathilda Fragnières a manqué de lucidité »
Quant à Mathilda Fragnières (-48 kg), elle s’est inclinée (4-1) devant l’Ouzbèke Jasmin Tokhirova après s’être pourtant adjugée le premier round au cours duquel « elle a super bien boxé et mis en place la tactique prévue, souligne Malik Naïm. A savoir, garder le centre du ring et inciter l’adversaire à déclencher pour contre-attaquer derrière alors même que Jasmin Tokhirova est une excellente contreuse. Il fallait, en effet, la sortir de sa zone de confort. Malheureusement, Mathilda a, ensuite, quelque peu baissé de régime. Elle a à la fois manqué de lucidité, de rythme et de timing tandis que l’Ouzbèke s’est montrée plus précise. Pourtant, son envie de bien faire était réelle mais elle s’est heurtée aux nombreux accrochages qui ont émaillé les échanges. Même si Jasmin Tokhirova était prenable, Mathlida n’a pas démérité et n’a pas à rougir de sa défaite. »