Nordine Oubaali raccroche

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Dans un entretien accordé à Souad Soulimani, membre de l’Observatoire du sport business, et publiée par Le Figaro, l’ancien champion du monde des coqs a annoncé qu’il mettait un terme à sa carrière entre seize cordes. Les obstacles logistiques auxquels il a été confronté lors de ses derniers combats, un manque de soutien et une blessure aux yeux ont eu raison de sa motivation.

Premier Français champion du monde WBC des poids coqs, de surcroît dès son quinzième combat, médaillé de bronze aux Mondiaux amateurs 2007, huitième de finaliste des JO de 2008, à Pékin, puis quart de finaliste quatre ans plus tard, à Londres, à chaque fois éliminé suite à un verdict des plus contestables, c’est là un doux euphémisme : Nordine Oubaali nourrit le légitime sentiment d’être entré « à 1 000 % » dans l’histoire de la boxe tricolore, comme il nous le confiait, en 2019, après s’être paré du titre planétaire aux dépens de l’Américain Rau’shee Warren. « On m’aurait dit ça il y a quelques années, j’aurais répondu que ce ne serait pas possible », souriait-il.

« Mon histoire, c’est un roman »

Tout n’avait pourtant pas été simple, nuançait-il dans France Boxe. Déjà… : « J’ai eu plusieurs fois envie d’arrêter. Mon histoire, c’est un roman. Au vu de tout ce qu’il s’est passé, on ne pouvait pas croire que je deviendrais un jour champion du monde, à Las Vegas, face à un Américain. C’est la plus belle fin possible de tout le chemin parcouru. Il faut savoir qu’après les JO de Londres, j’ai interrompu ma carrière pendant deux ans. Non pas parce que je n’aimais plus la boxe mais parce que j’étais dégouté de la manière dont cela se passait. Pour moi, la boxe, c’est que le meilleur gagne et non pas du boxing business ou du copinage. C’est un sport noble. Moi, j’ai toujours un œil objectif. Il est inadmissible et intolérable de dire à un boxeur qu’il a perdu alors qu’il a bel et bien gagné. Aux JO de Pékin, en 2008, je m’étais déjà fait rouler. J’ai pensé qu’aux Jeux de Londres, en 2012, cette fois, ce serait la bonne. Or, ça a été pire. Dans un premier temps, j’ai donc dit stop. Puis, je me suis dit : soit je passe pro, soit j’arrête. Finalement, un concours de circonstances a fait que j’ai repris en 2014. »

Avec l’admirable obstination de ceux qui n’ignorent pas leur destin : « J’ai toujours cru en moi sinon, mon frère et moi n’aurions pas fait des pieds et des mains ni cassé les murs pour en arriver là. Aujourd’hui, le sentiment qui domine, c’est une grande fierté pour la boxe en France mais aussi au regard de mes origines. Je suis né en France et français avant tout. Mais je sais d’où je viens et je n’ignore pas mes origines marocaines. Si le fait qu’il y ait un Franco-marocain champion du monde de boxe crée des vocations chez les jeunes, tant mieux. Mon histoire leur montre que si l’on est déterminé et que l’on travaille, on arrive à ses fins. Il faut juste ne pas abandonner et ne pas lâcher. Il faut rester déterminé. C’est cela le message que j’ai envie de faire passer. »

« Un autre combat commence, celui des générations futures »

Le souci de l’exemplarité. Voilà, entre autres, ce qui meut le Nordiste qui, à présent, aspire à redonner et à partager. Il l’a confirmé dans les colonnes du Figaro : « Aujourd'hui, un autre combat commence, celui des générations futures et la question de l'Héritage. (…) Ma préoccupation majeure est celle des jeunes générations. Je reste mobilisé pour faire du sport pour tous et de l'inclusion par le sport de véritables missions sociétales. J'y crois et je suis à disposition de tous ceux qui sont dans cet état d'esprit : construire par le sport la société que nous voulons demain. Il faut que les athlètes de haut niveau soient pleinement intégrés aux décisions et au développement du sport. »

Le sociétaire du Top Rank de Bagnolet entend apporter sa pierre à une noble ambition : donner du sens, encore et toujours. « Je reste persuadé que les associations, organismes et institutionnels qui privilégient l'éducation et l'insertion par le sport sont ceux qu'il faut soutenir et accompagner, insiste-t-il. Je me tiens à leur disposition pour porter des actions et des projets concrets. »

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