« Nous sommes une fédération qui avance »

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L’Assemblée générale de la Fédération française de boxe s’est tenue, le 22 juin, à Saint-Nazaire. Outre l’esprit de concorde qui a sous-tendu les débats, elle a acté les mutations de l’instance vers une modernité assumée à la veille des JO de 2024.

Dans une volonté de décentralisation, la FF Boxe avait décidé d’organiser ce rendez-vous annuel à Saint-Nazaire, terre de noble art par excellence, qui a longtemps accueilli les Internationaux de France. Sans compter un club historique, le Boxing Nazairien si cher à la famille Cazeaux. L’occasion de récompenser les deux anciens champions d’Europe professionnels nazairiens que sont Souleymane Diallo et Roland Cazeaux. L’un et l’autre se sont vu décerner le Mérite de la boxe. Tout comme Louisette Pautot, vice-Présidente du comité Paca.

Dans son rapport moral, le Président Dominique Nato a, tout d’abord, évoqué « une année dense » avec « un bouleversement ». En l’occurrence, la digitalisation en cours, en particulier de la prise des licences et de l’affiliation des clubs. « Les comités et les clubs ont joué le jeu. La preuve, nous comptons 62 000 licenciés et non 62 000 licences », s’est félicité Dominique Nato qui a précisé que la FF Boxe allait poursuivre et accentuer son accompagnement en la matière avec la mise en place d’une hotline dédiée.

L’idée est également d’anticiper « l’accueil, dans les meilleures conditions, des nouveaux arrivants au lendemain des JO, lesquels sont une caisse de résonance énorme ». Le but est de « proposer une offre de pratiques étoffée pour conquérir de nouveaux publics, ce qui implique d’avoir davantage d’officiels et d’encadrants, lesquels ont désormais la possibilité de passer le prévôt fédéral non plus en deux mais en un an, sans dégradation du contenu de la formation », a souligné le Président de la FF Boxe.

Dans ce cadre, la campagne 2024 du Projet sportif fédéral (PSF) a connu un succès précieux. 207 structures ont déposé un dossier pour bénéficier de l’enveloppe globale dévolue par l’Agence nationale du sport (ANS). Celle-ci s’est élevée à 955 500 euros, en hausse de 5,5 % comparé à 2023. Dont 77 600 euros fléchés en direction des territoires ultra-marins, 52 500 euros vers le MMA et 97 000 euros affectés au dispositif animations JOP.

Et Dominique Nato de saluer « l’investissement des comités régionaux qui bénéficient d’une certaine autonomie financière », eux qui sont les destinataires des aides de la Fédération via les conventions d’objectifs et de l’ANS dans le cadre du PSF. « Le travail de développement auprès des comités et des clubs demeure fondamental dans une approche concertée » gage de cohérence, a confirmé le Directeur technique national (DTN), Mehdi Nichane. Sachant que là, plusieurs items sont en jeu : la détection, l’activité compétitive, la structuration des CR, les actions auprès des publics cibles, la formation des officiels et les gants de couleur. Justement, ces derniers seront nécessaires, en l’espèce le gant jaune, pour participer aux compétitions nationales de boxe amateur. A cela s’ajoute la campagne de labellisation des clubs, ces derniers pouvant postuler dès la saison prochaine.

Secrétaire générale de l’instance, Marie-Lise Rovira n’a pas manqué d’évoquer la modification des statuts et, par récurrence, du règlement intérieur de la FF Boxe, conformément aux directives de la loi du 2 mars 2022 sur le sport. Un chantier crucial dans l’optique du renouvellement de l’agrément de la Fédération. Une procédure qui a, désormais, lieu tous les huit ans. But de la manœuvre : « Déployer le modèle électoral imposé par le ministère en intégrant plus de parité et de démocratie dans les rouages des Fédérations d’autant que l’humain est un élément important de notre démarche. » Par ailleurs, des représentants des juges-arbitres et des entraîneurs, élus par leurs pairs, siègeront, à l’avenir, au Comité directeur fédéral. Tout comme ceux des sportifs, lesquels seront désignés par la future commission des athlètes de haut niveau.

N'exclure personne de la vie fédérale est bel et bien le leitmotiv de l’équipe dirigeante. Ce qu’apprécie à sa juste valeur Alex Dunon, Président du comité de Martinique qui est intervenu au nom des territoires ultra-marins. « Il y a quelques années, nous n’étions pas autorisés à avoir accès à la base de données fédérale, a-t-il remémoré à l’assistance. A présent, nous sommes heureux d’être reconnus comme appartenant à la même famille. » Un soutien de la FF Boxe qui s’est également traduit par la remise à flot du Comité de Guyane et la pérennisation du Trophée des outre-mer.

Sur le strict plan sportif, Dominique Nato a rappelé que la préparation des JO de Paris 2024 a permis de « placer les athlètes dans les meilleures conditions et d’en qualifier huit, quatre chez les hommes et autant chez les femmes ». Un résultat qui est le fruit de la planification déployée par Mehdi Nichane. Il est néanmoins en deçà de l’ambition initiale de dix qualifiés. « C’est un échec », a reconnu, sans concession, le DTN. Pour autant, la France est le sixième pays au nombre de pugilistes qui ont décroché leur billet pour les Jeux, à égalité, par exemple, avec les États-Unis. De surcroît, « nos objectifs restent identiques, à savoir glaner trois à quatre médailles lors des JO », a assuré Mehdi Nichane. Mais il importe aussi de se projeter d’ores et déjà sur la prochaine olympiade. A cet égard, le DTN a mentionné les résultats prometteurs des jeunes Tricolores lors des grands championnats.

Pour ce qui est de la boxe professionnelle, elle agrège 267 pros dont 34 filles. Un chiffre encore trop bas, a déploré Gérard Teysseron qui s’est exprimé pour la Ligne nationale de boxe professionnelle. Lequel a insisté sur la nécessité, pour les pros, d’adopter le statut d’auto-entrepreneur dans un souci de transparence et de limiter les frais pour ceux qui programment les galas. Dans un autre registre, l’impératif de favoriser les confrontations franco-françaises et d’en finir avec le culte de l’invincibilité a conduit la Fédération à créer une nouvelle compétition, le Challenge Jean-Claude Bouttier. A chacun de saisir cette opportunité. Pour autant, Gérard Teysseron s’est dit convaincu que « le métier d’organisateur professionnel va disparaître en raison de l’absence de chaînes de télévision » qui s’investissent durablement dans la discipline.

Quant au MMA, dont la structuration est, on le sait, chapeautée par la FF Boxe dans la cadre d’une délégation du ministère des Sports, il poursuit sa croissance, comme l’a expliqué Serge Pautot, vice-Président de la FF Boxe en charge de ce dossier. A la clef, quelque 8 800 licenciés et 286 clubs. « Nous pourrions faire davantage, a, toutefois, nuancé Serge Pautot. En effet, les clubs ne licencient leurs membres que lorsqu’ils combattent d’où la nécessité d’organiser des compétitions fédérales. » Parallèlement, la formation des encadrants se poursuit afin que l’enseignement de la discipline se fasse dans les règles de l’art et en toute sécurité.

« Nous sommes une fédération qui avance », a résumé Dominique Nato. Un constat flatteur et avéré rendu possible par un état comptable excédentaire. Au demeurant, sur le plan sonnant et trébuchant, « la transparence la plus totale de tous les aspects financiers » est de mise, a réaffirmé le Président. La rigueur dans la gestion, sous la houlette du Trésorier, Patrick Forrett, et de la Commission fédérale des finances, présidée par Mouloud Bouziane, a débouché sur « une soutenabilité » synonyme de consolidation des comptes de la FF Boxe. De quoi entrevoir l’avenir sereinement et se permettre de ne pas augmenter les tarifs des licences. L’exercice 2023 a notamment été marqué par des recettes majorées par la hausse du nombre des licenciés et des dépenses impactées par l’abandon de droits de réunion ainsi que par les aides et autres primes versées à ceux qui se sont qualifiés pour les JO de Paris. Toujours est-il que « nous sommes revenus à la situation qui prévalait en 2019, avant le Covid-19 », s’est réjoui Patrick Forrett. Qui a averti que le budget prévisionnel de 2024 sera « prudent et en équilibre ».

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