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Billal Bennama et Sofiane Oumiha ont brillamment remporté leur demi-finale olympique et aspirent légitimement à se parer d’or dans quelques jours. Davina Michel, elle, a échoué au pied du podium, en quart de finale.

Photo ©CNOSF/KMSP

Vainqueur (5-0) du jeune Dominicain Yunior Alcantara Reyes, Billal Bennama (-51 kg) a dû s’employer pour s’offrir sa première finale olympique. « Dans le premier round, la stratégie consistait à rester au centre du ring, soit en provoquant le Dominicain pour l’aspirer, soit en attaquant en premier mais en deux temps, explique Malik Bouziane, entraîneur national en charge de la filière masculine. Or, Billal a eu du mal à entrer dans le combat. Il a donné quelques coups mais il s’est également fait contrer. Il aurait dû mieux cadrer et mettre davantage la pression tout en étant sur ses gardes. C’est-à-dire effectuer un retrait dès qu’il voyait le coup arriver et enchaîner en crochet. Sans compter un choc de têtes qui lui a ouvert l’arcade sourcilière droite, ce qui l’a perturbé. C’est pourquoi nous avons changé de game plan dans la deuxième et la troisième reprise d’autant que Yunior Alcantara Reyes n’était plus aussi lucide à cause de la fatigue qui s’accumulait. Cela ne servait à rien d’aller à la bagarre car le Dominicain est plus petit et frappe. Nous avons demandé à Billal de le provoquer et de le contrer. C’est ce qu’il a fait dans les deux dernières reprises et cela lui a permis d’inscrire les touches les plus nettes. On connait le Dominicain pour avoir déjà travaillé avec lui en stage et l’on savait que lorsqu’il s’énerve, il a tendance à perdre ses moyens. » On l’aura compris, « le combat était un jeu d’échecs et c’est le plus rusé qui l’a emporté, résume l’entraîneur national. Billal a fait un combat intelligent. Les deux blessures aux arcades sourcilières ne sont pas inquiétantes et il sera en pleine possession de ses moyens pour la finale devant l'Ouzbek Hasanboy Dusmatov. »

Photo ©CNOSF/KMSP

Sofiane Oumiha (-63,5 kg) le sera tout autant, après son franc succès (4-1) aux dépens du Canadien Wyatt Sanford. Lui aussi aura à cœur de se parer d’or après avoir frôlé la consécration suprême aux Jeux de Rio. « Il a effectué un super premier round même si, par moments, il a été un peu perméable au niveau de sa garde, note Malik Bouziane. Il ne fallait pas qu’il recherche l’épreuve de force mais, au contraire, qu’il travaille sur ses jambes car son adversaire frappait en ayant bien les pieds à plat. Cependant, dans la deuxième reprise, Sofiane a eu un petit coup de mou physiquement, de surcroît, en ayant les mains un peu basses. Et ce, avant de retrouver un second souffle dans la troisième au cours de laquelle il a clairement fait la différence grâce aux qualités qu’on lui connaît, en particulier sa vitesse de bras, sa vista et sa mobilité. Il a bien géré en touchant nettement et en s’exposant moins même s’il aurait pu donner davantage son uppercut. Il a, bien sûr, toutes ses chances en finale face au Cubain Erislandy Borges Alvarez même s’il devra soigner les moyens de défense. »

Photo ©CNOSF/KMSP

En revanche, Davina Michel (-75 kg) n’a pas connu un sort aussi fastueux que ses deux compères. Battue sans discussion (5-0) par la Camerounaise Cindy Ngamba, membre de l’équipe olympique des réfugiés, « elle a paru un peu tétanisée par l’enjeu, explique Stéphane Cottalorda, entraîneur national en charge de la filière féminine. Ce sont ses premiers Jeux, de surcroît à domicile. On ne peut évidemment pas imaginer que ce soit une question d’envie. Elle est passée à côté de son match et cela est lié au stress et à la peur de mal faire. Elle n’a pas su se révolter alors qu’elle est meilleure techniquement que son adversaire. »

Pourtant, pour la Martiniquaise, la donne tactique était cousue de fil blanc : « Elle consistait à tenir à distance Cindy Ngamba en travaillant avec son bras avant qui est son arme maîtresse, à occuper le centre du ring, à se déplacer et à contrer avec le bras arrière tout en levant les mains. Or, Davina n’a pas réussi à le faire, déplore l’entraîneur national. Son replacement défensif au niveau des bras a été aléatoire, si bien qu’elle s’est exposée au contre-attaques de la Camerounaise qui s’engageait beaucoup pour compenser son déficit de taille. »

Et dire que tout n’avait pas si mal commencé avant que les choses ne se gâtent au fil des minutes. « Le premier round a été équilibré, rappelle d’ailleurs Stéphane Cottalorda. Même si nous l’avons perdu de peu (3-2), nous n’étions pas forcément inquiets. Il n’y avait rien d’affolant. Certes, Davina manquait de timing, de vitesse et de puissance sur ses coups. Le problème, c’est qu’au début du second, il n’y a pas eu de rébellion de sa part alors que physiquement, techniquement et tactiquement, elle était prête… »

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