Ce vendredi, à Dunkerque, la Française (10 v) tentera de donner encore un peu plus de lustre à sa carrière en tentant de s’emparer du titre WBC silver vacant des super-welters. Pour cela, elle devra venir à bout de la solide frappeuse dominicaine Claribel Mena (12 v, 1 d).

Il était temps. Cela fait plus de deux ans que la Nordiste n’a pas disputé une ceinture, elle qui avait pourtant conquis, en avril 2022, celle EBU des super-welters. Depuis, elle n’a jamais pu la défendre, chacune de ses challengers se défilant au dernier moment alors même que le camp tricolore avait remporté les enchères. De guerre lasse, la Française, qui n’a pas abandonné sa couronne continentale, n’a pas manqué, quand elle s’est présentée, l’opportunité de viser plus haut et de briguer le sceptre WBC face à Claribel Mena. « Il fallait bien que je passe à autre chose sinon, j’aurais pu attendre éternellement », justifie Priscilla Peterlé. Qui recevra donc la réplique d’une rivale « offensive, qui avance, donne beaucoup de coups mais qui est prenable. C’est un roc et cela risque de donner un combat très intense. »
C’est pourquoi la Saint-Poloise a bien préparé son affaire : « La stratégie consistera à lui faire face et à la contrer dès qu’elle déclenchera, décrypte-t-elle. En somme, à travailler en contre-attaques tout en occupant le centre du ring pour l’obliger à reculer. Je pense être meilleure qu’elle techniquement. Il n’est pas exclu que, parfois, je la laisse venir pour mieux la contrer même si ce n’est pas mon tempérament car j’aime enclencher la marche avant. Cependant, je ne me jetterai pas sur elle n’importe comment. Je veillerai à bien garder ma distance et à ne pas négliger les moyens de défense. Je suis confiante. »
« J’ai le sentiment d’avoir progressé au cours des deux dernières années »
L’ex-championne de France s’est entraînée dur depuis trois mois avec des sparring-partners masculins de son club, les boxeuses qu’elle a sollicitées pour lui prêter main forte n’étant pas disponibles ou guère enclines à l’épauler dans son entreprise. « Ce n’est pas grave. Tout s’est très bien passé et j’ai de bonnes sensations. Nous avons mis l’accent sur le timing, l’explosivité, la vitesse de réaction et la capacité à déclencher sous tous les angles. Sans compter le cardio pour tenir les dix reprises sans faiblir. Sachant que j’ai le sentiment d’avoir progressé au cours des deux dernières années, à la fois techniquement et dans la gestion des rounds. Auparavant, je réfléchissais moins et j’étais un rouleau compresseur de bout en bout. Désormais, je prends davantage le temps, j’observe et je boxe sur la faute de l’adversaire. Je varie le rythme au lieu d’être pied au plancher pendant deux minutes », détaille celle qui est employée comme assistante de gestion administrative à la Mairie de Saint-Pol-sur-Mer.
Le soutien de la Municipalité lui a d’ailleurs permis de bénéficier d’aménagements horaires mais également de boucler le budget de la réunion, sachant que Priscilla Peterlé en est l’organisatrice. C’est elle qui a démarché les partenaires, que ce soient aussi la Ville de Dunkerque ou son sponsor, EDE Conseil. Une double casquette qui augure, espérons-le, une double victoire.