Thomas Faure très appliqué

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Devant son public de Châteauroux, le sociétaire du BC Labo Fenioux (21 v, 1 n, 4 d) s’est emparé de la ceinture vacante de l’Union européenne mi-lourds en dominant, aux points et sans discussion (116-112, 116-112, 117-111), son valeureux cochallenger Kevin Thomas-Cojean (27 v, 2 n, 11 d).

Thomas Faure commençait les hostilités classiquement, avec le bras avant en piston tout en tournant. L’objectif était clair : ne pas se muer en cible fixe pour son rival qui, doté d’une allonge inférieure et davantage bagarreur dans l’âme, avait comme visée de casser la distance. Les échanges étaient équilibrés et, ce qui ne gâtait rien, limpides. Dans l’ensemble, c’était le local qui les contrôlait avec son direct du gauche et les menait à sa guise, parfois en passant sa droite. En face, Kévin Thomas-Cojean se démultipliait mais son pressing à base de crochets larges, trop linéaire et sans changement de rythme ni feinte, était trop lisible pour déstabiliser Thomas Faure qui veillait à conserver les mains bien hautes.

Dans la quatrième reprise, le visiteur breton accélérait mais sans varier ses actions. En revanche, outre sa volonté délibérée de saper son adversaire au corps, il donnait des uppercuts qui faisaient ponctuellement mouche. Rien qui, au demeurant, ne déstabilisait le Castelroussin, lequel boxait tout en remises et en s’appuyant sur sa vitesse de bras. Il se montrait plus précis, en particulier au visage. Cependant, sa domination n’avait rien d’outrancier. Elle tenait à sa propension à délivrer l’essentiel des touches les plus nettes.

La vaillance du Malouin ne faisait pas tout 

De son côté, Kévin Thomas-Cojean ne déméritait nullement, loin s’en faut, à force de continuer ostensiblement à avancer. Il avait parfois tendance à courir après son opposant sans parvenir à lui couper la route ni à le coincer dans les cordes. Toutefois, à compter du septième opus, la donne changeait quelque peu dans la mesure où Thomas Faure semblait émoussé physiquement. Ce dernier cherchait à l’évidence un second souffle et sa mobilité s’en ressentait même si la qualité des enchaînements était de son côté. Le Malouin, lui, ne relâchait pas son étreinte ni ne ralentissait son débit de coups. Malheureusement, sa vaillance ne faisait pas tout : il trouvait rarement l’ouverture pour refaire son retard. La faute à des initiatives trop stéréotypées.

Se sachant en tête au pointage, Thomas Faure ne tombait pas dans le piège d’aller à la guerre pour ravir la foule d’autant que la puissance est loin d’être son atout cardinal. Au contraire, il gérait intelligemment la fin de la confrontation en répliquant en séries et en retrouvant un jeu de jambes digne de l’enjeu. Son passage à vide des minutes précédentes n’était plus qu’un mauvais souvenir et il concluait chaque opus en boulet de canon. Les juges en prenaient bonne note et lui octroyaient un succès mérité à défaut d’être écrasant.

« Je vais essayer de disputer le titre européen »

Extrêmement fair-play, Kévin Thomas-Cojean n’en disconvenait pas, au micro de Fight Nation : « Je n’ai pas su l’enfermer car il bougeait vite. Thomas a donné plus de coups. Il était vraiment prêt. Il a été le plus fort et mérite sa victoire. Il faut savoir le reconnaître. Bravo à lui. Je n’ai pas de regret à avoir. J’ai toujours envie de boxer mais je suis près de la porte sortie. »

Quant au nouveau champion de l’Union européenne, il pouvait légitimement savourer sa performance accomplie : « J’avais dit que je voulais faire un très beau combat. Je l’ai maîtrisé de bout en bout. Il n’y a aucune contestation à avoir. C’est une grande satisfaction car j’avais énormément de pression et de stress. J’avais peur de mal faire. Je savais que Thomas serait déterminé à gagner. Cela m’a permis d’être fidèle à mes intentions car il ne rigolait pas et était aussi là pour chercher la ceinture. Je vais travailler encore plus dur et, pourquoi pas, essayer de disputer le titre européen. Le niveau sera nettement plus élevé. Il faudra que je mette beaucoup plus d’intensité et que j’aie nettement plus de punch. J’ai une carrière aboutie. Je peux être fier de moi et de tous les efforts que je fais. »

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