Champion du monde des poids welters du World Boxing Council et de la World Boxing Association, l'Américain invaincu Floyd "Money" Mayweather Jr. (38 ans ; 1,73 m ; 48 victoires, dont 26 avant la limite) a défendu ses titres et conquis le sceptre de la World Boxing Organization en battant par décision unanime (118-110, 116-112, 116-112) le Philippin Manny "Pac-Man" Pacquiao (36 ans ; 1,69 m ; 57 succès, dont 38 expéditifs, 2 nuls, 6 revers), la nuit dernière au MGM Grand Garden Arena, à Las Vegas (Nevada).
Qualifié de "combat du siècle", le duel n'a pas répondu à toutes les attentes placées en lui. Il a manqué des rebondissements, du sang, un ou des voyages au tapis et moins de respect de part et d’autre pour le rendre titanesque et le faire entrer dans l'histoire du noble art. Mayweather Jr., sportif le mieux payé sur la planète Terre, a gelé une offensive féroce d'un Pacquiao volontaire dans le quatrième round, qu'il a perdu, puis a cédé à son opposant le sixième segment. À part ça, l'États-Unien a contrôlé le démon asiatique avec son jab (direct du bras avant), ainsi qu'en se montrant le plus précis, le plus mobile, le plus puissant et le meilleur sur le plan de la défensive et de la contre-attaque. Le manque cruel de puissance a également "tué" Pacquaio, ce dont a profité pleinement Mayweather, qui aurait pu être sanctionné d'un avertissement pour des accrochages répétitifs et pour avoir à plusieurs reprises appuyé sur la nuque de son vis-à-vis, ce qui est interdit. Au terme des débats, des huées se sont élevées parmi les 16 800 spectateurs qui ont déboursé des dizaines de milliers de dollars pour être au bord du ring. N'en déplaise aux siffleurs, Mayweather, futur membre du Panthéon de la gloire pugilistique (Hall of Fame), s'est consolidé comme le meilleur boxeur de l’univers, toutes catégories de poids confondues, et balayé les doutes qu'il y avait sur sa supériorité devant Pacquiao, demi-dieu dans son pays, qui simplement n'a pas réussi à créer l'exploit.
"Merci à Dieu pour cette victoire et merci aux fans qui ont fait le déplacement à Las Vegas. Pacquiao est un excellent compétiteur, il m'a touché quelques fois et a eu ses moments, mais j'ai fait un combat intelligeant, je me suis sorti", a confié Floyd Mayweather, qui en septembre pourrait disputer l'ultime duel comme professionnel, à moins qu'il se décide à arriver à 50 victoires sans aucune déroute et battre ainsi le record du légendaire Rocky Marciano, invaincu en 49 combats chez les rémunérés. "Mon dernier match sera en septembre", a réitéré l'Américain dans le ring. Mayweather a aussi annoncé qu'il allait rapidement abandonner ses titres pour "donner leur chance à d'autres boxeurs. Mon dernier combat ne sera pas pour mes titres, car avec mon staff, on a pris la décision que j'allais les abandonner. Je ne sais pas si je vais (abandonner les titres) lundi ou dans quelques semaines, mais je vais le faire. D'autres boxeurs doivent avoir leurs chances, il y a des jeunes lions qui doivent se battre pour les avoir. Je ne suis pas quelqu'un d'avide, je suis champion du monde dans deux catégories de poids, il est temps de les laisser à d'autres".
"Ce fut un bon combat, je pensais que j'avais gagné" a dit Pacquaio, qui pendant la première partie du duel a connu ses bons moments, surtout dans le quatrième segment, dans lequel il a fait chanceler son opposant avec un missile du gauche, malheureusement donné sur l'épaule du champion. "Mayweather n’a fait que bouger pour se dégager. J'ai lancé des coups, j'ai essayé de l'atteindre. Je pense que j'ai gagné ce combat. Il bouge sans arrêt, il ne lance pas beaucoup de coups. Je voulais combattre mais il ne faisait que tourner, pas simple de l’ajuster. Non, ce n'est pas un gros frappeur comme [Antonio] Margarito. Je pensais que j'étais en tête, c'est pour cela que je n'ai pas attaqué plus fort dans les deux dernières reprises", a ajouté Manny, qui a terminé en martelant qui a été celui qui a imposé le combat et qu'il ne reconnaissait pas la victoire du pugiliste états-unien, malgré le fait que le succès est clair.
Par Olivier Monserrat-Robert